Inside & outside

Hello les filles, j’espère que vous allez toutes bien. Quel bonheur de vous retrouver ici, derrière ces quelques lignes, ce sentiment de partager quelque chose de différent et plus intime avec celles qui me liront. On ne s’est pas retrouvé ici depuis plusieurs mois, depuis mes articles « inside ». Celui ci m’inspire a la fois l’inside et l’outside, un bilan de cette dernière année, avec tant de chamboulements. 
Le mois de septembre est souvent propice à l’introspection, à l’organisation de cette nouvelle année de travail, de projets & de réalisation. Ce moment où l’on rentre de vacances, reboosté et relaxé. Mais pas cette année, Pas moi.
 
Je fais le bilan de mes deux dernières années. J’ai perdu mon premier enfant, mon petit prince. Je suis retombée enceinte. J’ai rencontré l’amour de ma vie, ma fille Roma. Je suis devenue maman. J’ai monté ma société, j’ai pris des bureaux, je me suis davantage investie dans ma marque. J’ai embauché. Je me suis mariée, après 2 annulations. 
Et ce covid, évidemment comme pour tous, the cherry on the cake, qui vient s’ajouter à tous ces bagages que l’on traine déjà, parfois depuis plusieurs mois, années .. 
Ce ne fut pas évident. Pour personne d’ailleurs. Quelque soit ton métier, ta situation. Cette période est dure pour tout le monde. 
Bien qu’elle fut bénéfique pour moi.. j’ai passé ma seconde grossesse confinée, au calme à la maison, dans mon cocon, dans ma bulle avec mon époux & mon confort, j’avais comme tout le monde, hâte de retrouver une vie « normale », retrouver mes habitudes et mes hobbies. Ma famille, mes proches et mes projets. J’avais hâte mais j’appréhendais. De nature anxieuse, quelque peu claustrophobe, le retour à la vie parisienne animée, au monde, au rythme effréné de mon quotidien j’ai eu peur. 

Finalement j’étais bien & j’ai même culpabilisé de ressentir ça. Ne penser qu’a moi dans cette situation? Aimer ce confort, aimer être seule juste avec mon époux, dans mon chez moi sans devoir m’imposer un rythme de vie qui me fatigue alors que dehors, d’autres subissent cette crise sanitaire bien plus dramatiquement que moi. 

J’ai eu peur au retour à la vie. J’ai eu peur pour moi, de ne pas suivre, peur d’avoir peur, peur de me sentir oppressée, d’étouffer et d’être seule à ressentir tout ça. 
Puis août, puis ma fille, puis la vie .. naturellement elle reprit son cours, mon travail lui n’a jamais cessé, d’ailleurs je n’ai jamais autant travaillé que pendant le covid. 
J’ai pris mes bureaux, j’ai retrouvé une vie sociale, j’ai voyagé, je me suis mariée, je n’avais plus peur. 
Puis la rentrée, je suis déjà fatiguée. Pourtant je rentre de 3 semaines en Corse, entourée de mes proches, je viens de vivre l’été le plus incroyable de ma vie. Je rentre à Paris. J’ai de nouveau peur. Mais qu’est ce qui ne va pas chez moi. 
Puis j’ai compris, la pression existe toujours. Confinée, déconfinée. Heureuse, moins heureuse. Dans chaque période de ma vie la pression est présente. Parfois bonne parfois moins. Elle persiste. Dans mon rôle de maman, d’épouse, de femme, d’entrepreneuse, d’amie, d’humain.. 
C’est elle qui m’épuise, celle que je m’impose. 
A l’heure où je vous écris je suis sur la route du retour de mon voyage presse au Portugal. J’ai eu le temps de (re) faire mon introspection. Cette fois ci au calme, au vert. Loin de la vie tumultueuse de Paris, loin du bruit et du stress permanent. C’est alors, adoucie et concentrée que j’ai fais le point. Pour en avoir discuté avec les filles avec qui j’ai partagé ce voyage, nous avons toutes le même ressenti, nous sommes épuisées. Nous n’avons finalement jamais arrêté. Confinées, déconfinées. Aucune pause, toujours la même pression. 

Moins travailler = culpabilité 
Trop travailler = culpabilité 

L’impasse. 
Travailler pour créer, pour s’exprimer, pour ne pas se faire oublier, pour ne rien louper, pour continuer de gagner. Culpabiliser de louper une opportunité et s’en vouloir d’en faire trop et d’être dépassée. Le juste milieu est si difficile à trouver. La stabilité, le rythme parfait… 
En vacances on ne coupe pas, car les paysages nous inspirent, nous font voyager, on aime les partager. Les look d’été sont beaux, sont frais et colorés. On alimente donc toujours cette fameuse pression. 
Puis la claque de la rentrée. Fini la douceur de l’été qui équilibre avec la pression de l’année et t’en fais presque oublier ce stress omniprésent dans ta vie. Place aux projets, aux tâches de la vie quotidienne, au rythme effréné de ton boulot, de ta vie de famille .. le tout en gardant un lien avec tes proches, en étant présent pour ceux qui vont moins biens, qui traversent des étapes difficiles dans leur vie, sans t’oublier toi, en préservant ta santé mentale (& physique si jamais tu as le temps), en étant une bonne personne, positive et souriante pour ton entourage. 

« pas le temps de craquer, c’est la rentrée. » C’est ce que je me suis dis il y a pas longtemps. A fleur de peau, les larmes faciles, fatiguée, je me suis dis, mais tu n’as pas le droit, tu rentres de vacances, tu as un super job, la famille de tes rêves, de quoi tu te plains. J’ai culpabilisé de penser ça. Je ne sauve pas des vies. J’ai un métier super cool, je vis de ma passion, j’ai mon propre rythme, je gagne ma vie, je suis en bonne santé. Qu’est ce qui tourne pas rond chez moi. 

Et puis j’ai décidé que j’avais finalement le droit. Qu’il n’y avait pas de règles et que malgré tous les points positifs de ma vie, j’avais le droit d’aller mal « sans raison ».Ça a changé ma perception des choses, je l’ai accepté et j’ai tenté de relâcher le contrôle quelques instants. Ça fait du bien, & c’est ainsi que j’ai réussi à faire une vraie introspection. Une introspection saine et bénéfique pour rebondir vite et bien, sans masquer mes émotions ni refouler mes angoisses. 
Nous sommes fin septembre et je suis presque prête à attaquer l’année, avec de bonnes énergies et reconnaissante de ce que la vie m’offre. (Toujours timidement bercée par ces angoisses, comme des poids à mes chevilles, que je traine encore..)

Je lui ai pardonné cet été de ce qu’elle m’a tragiquement enlevée en juillet 2019, quelque chose s’est passé dans mon coeur au 1 an de ma fille Roma et en ayant dis « oui » à l’amour de ma vie, j’ai pardonné, j’ai guéris et j’ai évacué. Le mois de septembre était donc très intense dans ce cheminement personnel & j’en vois le bout. 

Ne refoulez jamais une émotion, même si vous ne vous sentez pas légitime à la ressentir. Même si vous n’êtes pas « le pire », le plus « malheureux ». Le degré de tristesse vous appartient, vous êtes le maître de votre état d’esprit et si vous sentez que vous chutez, alors ne sous estimez jamais cela. Faite en une force, une manière de rebondir et de se remettre en question. Écoutez vous, cet instinct que vous mettrez probablement de côté de nombreuses fois, faites lui confiance, prenez le temps, et retrouver la magie en vous qui vous fait vibrer. 

Je reviendrai ici dans quelques mois, parce que je suis sûre qu’on aura encore pleins de choses à partager ensemble et d’ici là prenez soin de vous, inside & outside. 

Love, Manon.