Jour 18:
Maintenant plus de deux semaines que nous trouvons pour certains, le temps long. Chez moi les journées se ressemblent mais s’apprécient quand même. Il n’y a pas une journée où je ne me mets pas à la place de ces familles endeuillées, souffrantes .. de ce corps médical epuisé, déprimé & pour beaucoup, malades..
& je pense aussi à tous les autres, qui ont « la chance » de rester chez eux, avec un toit au dessus de la tête, un frigo plein ou presque, un contact avec le monde extérieur, mais qui se plaignent. Plaignent de tourner en rond, plaignent de ne pas pouvoir travailler, mais pour la plupart; qui touche quand même la majorité de leur salaire.
Ceux qui ralent. Qui trouvent n’importe quelle excuse pour sortir. Une course, un footing, les poubelles, « prendre l’air » Quand d’autres en manquent tellement qu’ils s’éteignent à l’hôpital, seuls.
18 jours et l’égoïsme & manque d’humanisme se voit déjà chez certains. Leurs réflexions.
Les donneurs de leçon. Les mal élevés.
Je suis à demie écœurée.
Heureusement il y a cette autre moitié de population. Les engagés, les concernés. Celles et ceux qui font preuve de civisme, d’entraide chaque jour depuis le début de ce virus. Ces vendeurs de bonne humeur et de sourires. C’est vers eux que je me tourne pour imaginer les jours meilleurs qui nous attendent. C’est en ça que je crois. Il y aura une fin. Les conséquences et bilans seront terribles, mais il y aura une fin.
Les projets sont au ralentis, perso et pro on traine du pied pour avoir ne serai ce que de la visibilité sur certains, mais comme beaucoup, on ne sait rien, on attend et puis on se dit qu’on ne doit pas se plaindre. Certains meurent pendant que nous, nous tentons de savoir si nous allons pouvoir se marier comme prévu?
Mais après tout, si ce n’est pas cette année ce sera celle d’après.
Ce n’est pas/plus la prioritĂ©.
En attendant on s’occupe. On prend le temps, de flâner pendant des heures devant la télé sans culpabiliser. De se lancer des défis en cuisine pour se réconforter autour d’un bon repas. D’appeler nos proches, en moyenne 3 fois plus qu’en temps normal & de passer de longues minutes à rigoler, partager de la bonne humeur. On se soutien, on se sert les coudes & on laisse l’amour prendre le dessus.
Oh si vous saviez comme en sortant de cette épreuve, on s’aimera encore plus.
————
Je veux me projeter à la mer, en terrasse, dans les bras de mes proches.. Je veux me projeter sous le ciel bleu de paris ou d’ailleurs, regardant vers l’avenir, en se disant que le cauchemar est (presque) terminé. Penser aux jours meilleurs. Aux années qui vont suivre. A mes proches qui sont, Dieu merci en bonne santé.
A toi, mon enfant qui arrivera, dans un monde je l’espère, un brin plus apaisé. En tout cas nous, nous serons là , redoublant d’amour et de positivité pour t’accueillir. Conscients de la difficulté de la vie, mais prêts plus que jamais à combler notre famille de ta présence dont on a tant rêvé.
Protégez vous, aimez vous. Faites la paix.
Souriez, vous êtes vivants. C’est bien la plus grande richesse sur cette terre à l’heure actuelle.
Pauline says
Superbe texte, bravo Manon
Soyons forts et courage ensemble car ce n’est que comme ça qu’on y arrivera, qu’on verra le bout du tunnel !
Belle continuation pour ta grossesse et bisous à vous Raphaël et toi ♥️
Roxane says
Très beau message et tellement vrai ! Courage au personnel soignant et merci
Bonne continuation Manon ✨